De la poésie et du chien
Le serment du jardinier de Luc Ferrandez a touché coeurs et âmes de ses concitoyens à la recherche de sincérité dans l’univers politique.Cette envolée poétique d’un élu dans un dossier où le fragile doit trouver écho dans la délicatesse de l’intervention et où la protection doit prendre sous son aile les territoires à risque de destruction et de perte irrémédiable a été accueillie sur Facebook par des commentaires de soutien, de soulagement et d’espoir en l’avenir.
Luc Ferrandez a aussi pris le parti du radicalisme et de l’obsession “pour ramener la nature en ville” et “défendre chaque pied carré possible de verdissement”.
Un peu de chien pour accompagner la poésie, donc.Et il en faudra du chien quand Luc Ferrandez abordera son atterrissage sur le terrain du quotidien.
Car ramener la nature en ville et soutenir la biodiversité comme il se doit en tant qu’assurance-vie, cachent le risque d’aller à l’encontre des engagements pris dans la Charte montréalaise des droits et responsabilités sur l’amélioration de la qualité de l’air.Car derrière le verdissement se profilent l’herbe à poux et les allergies saisonnières, véritable cauchemar de santé publique dont les coûts pour l’ensemble des Québécois-es suivent la courbe ascendante des changements climatiques.
Pour relever le défi d’une gestion des grands parcs tenant compte à la fois de la biodiversité et de la santé publique, expertise inexistante – devons-nous le mentionner? – nous souhaitons que M.Ferrandez soit à l’écoute d’initiatives citoyennes comme celle d’Irène Mayer au Champ des possibles dont le projet d’éradication de l’herbe à poux dans un parc champêtre urbain pourrait déboucher sur un protocole à appliquer à la gestion de ce type de parcs sur tout le territoire de la Ville de Montréal.

Et Mme Poupoux (Irène Mayer) ne manque pas, elle non plus, de poésie, coiffée de son chapeau chinois noué sous le menton, tirant son caddy débordant de plants consacrés à une de ses oeuvres éphémères.Elle ne manque pas de chien, non plus, quand elle livre un plant d’herbe à poux géant à l’ex-maire Coderre en pleine séance du conseil d’arrondissement de Ville-Marie!
Nous souhaitons donc à Luc Ferrandez de déployer sa poésie inspirante tout en travaillant pour que les lieux qu’il tissera “nous suivent dans nos rêveries et nos songes” et soient des “lieux de grandeur, de retrait, d’évasion, de rencontre ou de méditation”… sans que des éternuements ne nous fassent sursauter.
Atchoum!
Line Bonneau
Montréal
22 novembre 2017

